Mots du libraire
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SF visionnaire et tendre
Intuition inouïe : en 1952 Simak décrit un monde où les hommes ne se parlent plus que par écrans interposés, et n'éprouvent plus le besoin de se rencontrer. Les routes se dégradent : plus personne ne se déplace. Le sentiment d'appartenance commune s'est tellement délité que lorsque la téléportation est inventée, tous fuient la Terre à la recherche de satisfactions individuelles. Ne restent que les chiens et les mutants - qui vont tout reconstruire.
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Une suite au roman DarkTown
Atlanta, Géorgie, 1950. Le quartier blanc qui jouxte la ville noire refuse de devenir « transitionnel » et compte sur sa police, largement infiltrée par le KKK, pour dissuader les nègres de l’investir. Les 10 policiers noirs de DarkTown méprisés par les deux communautés tentent de s’interposer. Le jour, la haine raciale affecte tous les comportements. La nuit, elle tue encore. Un roman policier efficace, mais aussi poignant et nuancé, sur la ségrégation et ses séquelles.
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Ecrivain Public vous conseille
Dans un pays indéfini, d’une époque indéfinie (où le moteur à explosion existe, mais pas l’internet, ni semble-t-il le téléphone ou la radio), la Phalange a pris le pouvoir. Ses milices ont traqué les opposants, et n’ont pas hésité à lancer à leurs trousses, pour la curée, des hommes-chiens. Les enfants des victimes ont été enfermés dans des internats très durs. L’ordre règne, et la force est la valeur suprême, qu’incarnent de nouveaux gladiateurs. Van Vlyck est un potentat du nouveau régime et lui a sacrifié quinze ans plus tôt son amour, une cantatrice admirable dont le chant galvanisait la résistance. Il a laissé vivre la fille de celle-ci, qui vient de s’évader avec quelques amis. La traque est lancée : il faut à tout prix éviter qu’une voix humaine réveille les consciences. Sur ces données très romanesques et un peu convenues, Mourlevat brosse une épopée passionnante, pleine de verve, de rebondissements et de trouvailles (les « consoleuses » et les « bourins », la soumission et la révolte, le chant, l’abnégation et le courage…) et des jeunes héros dont tous ne réchapperont pas, mais dont le lecteur se souviendra longtemps (12/14 ans).
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Ecrivain Public vous conseille
Tobie Lolness habite l’Arbre. Normal, puisque Tobie mesure un millimètre et demi. Comme ses semblables, les bûcherons, les terrassiers, les éleveurs de pucerons. Comme son ancien ami l’implacable Léo Blue dont le pouvoir s’étend en même temps qu’il transforme en haine la peur des Pelés – les hommes de l’Herbe… Et comme Jo Mitch le puissant industriel qui a réduit le Conseil à un rôle honorifique. Tobie a une dizaine d’années, il ne connaît que les Cimes, mais il a suivi ses parents dans leur disgrâce et apprend à aimer les basses Branches, les voisins Asseldor ou la solitaire Isha, et surtout sa fille la belle Elisha. Il sera fugitif, aventurier et rebelle tout au long de son adolescence que nous retrace Timothée de Fombelle, jeune auteur de théâtre dont ce premier roman d’abord publié en deux tomes a tout de suite trouvé sa place en 2006 dans les classiques de la littérature de jeunesse. On y est tour à tour intrigué (l’arbre de Tobie est une métaphore politique et écologique de notre propre univers), passionné par les péripéties, émerveillé par les décors, ravi par les multiples destins individuels, et surtout ému par la profonde humanité du récit. Lequel, servi par une belle langue, maîtrise les digressions et retours en arrière et prend plus d’ampleur à chaque page.