Presses universitaires de Paris Nanterre
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Artistes-chercheur.es, chercheur.es-artistes performer les savoirs
Marion Boudier, Chloé Déchery, Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 5 Juillet 2023
- 9782840165293
La scène pense. Mais encore ? Elle engage des rapports aux savoirs qui lui sont propres et qui ne sauraient exister autrement. Qu'il s'agisse de conférences performées, de spectacles documentaires ou de recherche-création, le théâtre et la performance affichent aujourd'hui une prédilection pour la recherche. Mais qu'est-ce que déployer un processus de recherche sur un plateau, dans un studio ou une salle de classe lorsque l'on est artiste, chercheur·e ou... un peu des deux ? Quels sont les enjeux des pratiques actuelles de recherche et de création qui performent des savoirs ? Quels sont les gestes critiques, les dispositifs sensibles, les corps et les voix qui permettent de générer ces expériences de pensée singulières ? Cet ouvrage propose de mettre en partage quelques-uns des outils heuristiques et expérientiels mobilisés par celles et ceux qui inventent des hybridations inédites entre recherche, création et pédagogie. Il réunit des témoignages d'artistes et de chercheures qui interrogent, voire mettent en crise, le cheminement de leur pensée ainsi que la forme et le contenu de leurs savoirs, que ce soit dans les façons de faire recherche ou dans les modalités de transmission imaginées. À travers une grande diversité d'écritures, de l'essai théorique à la provocation polémique, de la partition au protocole de performance, en passant par le récit d'expérience ou la trace d'un atelier, c'est la force épistémique et épistémologique de l'acte théâtral et performatif que ce livre postule et examine.
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Politiques de la distraction
Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 30 Mai 2022
- 9782840164739
Notion souvent dévalorisée ou fustigée, la distraction renvoie autant à certaines modalités de l'attention (flottante, incidente, mobile...) qu'aux formes sensibles associées à la culture de masse. La distraction est plus ambivalente que sa dénonciation ou sa synonymie avec le terme de divertissement ne le laissent supposer. Tandis que ce dernier pourrait ne renvoyer qu'au fait de se détourner d'une chose, de faire diversion, la distraction relève plutôt d'un conflit d'attractions. En résulte une double orientation des recherches qui composent cet ouvrage, où l'examen local d'états de coexistence entre perception distraite et capacité attentionnelle voisine avec des réflexions sur les influences réciproques entre le domaine des arts et la société du spectacle. Cette notion de distraction qui se dédouble en deux branches est également clivée, entre émancipation et aliénation, tant dans ses pratiques que dans ses productions. Les réflexions rassemblées ici interrogent la façon dont la distraction cristallise certaines interrogations du présent, celles d'un monde qui se numérise et dont les tensions politiques vont croissant. On peut ainsi paradoxalement penser la distraction à la fois comme le stigmate de nos sociétés et comme son antidote. Elle connaît dans ce recueil un sort fidèle à son étymologie, elle est « tirée en divers sens » dans une variété d'interprétations et d'expériences où sa parade se manifeste de manière inattendue et fend les idées reçues.
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Le cinéma muet italien, à la croisée des arts
Céline Gailleurd, Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 5 Juillet 2023
- 9782840165309
L'histoire du cinéma possède encore des continents mystérieux. Parmi ceux-là, une Atlantide oubliée depuis trop longtemps : le cinéma muet italien. Il a pourtant bénéficié, dès les années qui succédèrent son invention, d'une renommée internationale, fascinant les foules, les intellectuels et les artistes de l'Europe entière. Ces films tournés en Italie entre 1896 et 1930 deviennent désormais accessibles grâce aux campagnes de restauration, de digitalisation et de mise en ligne qui offrent enfin la possibilité de poser un nouveau regard sur ce patrimoine culturel. L'ouvrage plonge au coeur de ce qui fonde l'esthétique du cinéma muet italien dans le rapport intrinsèque qu'il entretient avec les autres arts. Danse, théâtre, opéra, littérature, arts figuratifs : le cinéma s'invente aussi bien à partir des grandes oeuvres classiques que celles les plus en vogue circulant à travers des médias alors en pleine expansion. Des premières vues documentaires, immortalisant les paysages et monuments italiens, aux péplums monumentaux, en passant par les mélodrames qui révélèrent les premières stars, ou encore les adaptations littéraires de la Film d'Arte Italiana, le cinéma naît avec cette faculté insolite et merveilleuse à absorber, revisiter et transformer une multitude de formes et de disciplines artistiques. L'ensemble des textes sont traversés par une forte volonté d'insister sur la portée innovante du septième art dans sa capacité de réemploi.
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Imaginaires technologiques
Collectif, François Sebbah, Alberto Romele
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 4 Avril 2025
- 9782840165996
« Il n'y a pas d'alternative » dit TINA, l'imaginaire institué qui verrouille le futur. Triste nouvelle. Heureusement, elle ne vient pas seule : d'autres imaginaires, instituants ceux-ci, pourraient, pourront rouvrir l'avenir.C'est que des imaginaires technologiques, il y en a tant. Parmi lesquels : une « manufacture moléculaire », des « biobriques » comme de LEGO, la réécriture de l'ADN et l'OUGEPO (cf. l'OULIPO), l'Atomium, le reprisselator, le nanoDraster, ou encore un foie amélioré par manipulation génétique dans le but de résister au gin (bonne ou mauvaise chose ?). On pourra aussi évoquer dans un même mouvement les Smart (phone, city, etc.) et le dieu Theuth, ou montrer comment les « imaginaires institués de l'écriture » et les « imaginaires instituants du graphe » peuvent exprimer le Web. On pourra se demander si les images qui illustrent les discours sur l'IA - par exemple des images de visages androgynes bleus et blancs composés de particules numériques - ne sont pas trop peu « pensives ». Et encore imaginer un projet de Welfare numérique, de Webfare en somme, au sein duquel apparaissent Dieu et un rasoir à sept lames - pourquoi pas ? Cette traversée des imaginaires proposera aussi d'examiner une gravure de Dürer qui représente un dessinateur utilisant un perspectographe : occasion, aussi inattendue que belle, de méditer la tâche de « travailler pour la forme » à l'heure des appareils numériques. Pour finir, on écoutera une histoire : une histoire où l'on croise Gagarine dans son vaisseau spatial et des addicts aux annonces immobilières sur le Web qui en viennent à habiter les écrans.On ne peut pas partager, distinguer - entre la représentation et l'opération, le rationnel et l'imaginaire (irrationnel, bien sûr), le réel (réel, bien sûr) et l'imaginaire (illusoire, bien sûr) - non, on ne peut pas : les imaginaires technologiques sont à l'oeuvre.
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Luchino Visconti entre Giovanni Verga et Gabriele D'Annunzio
Jean-Claude Arnod
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164289
Luchino Visconti, metteur en scène de cinéma, de théâtre mais aussi d'opéra a été particulièrement influencé par la littérature de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. S'il reste, près de 50 ans après sa mort, l'esthète décadent, lecteur de Marcel Proust et de Thomas Mann, il n'en a pas moins été influencé par les oeuvres de deux autres écrivains, italiens ceux-là : Giovanni Verga et Gabriele D'Annunzio. Si leur notoriété est moins éclatante, ils ont, malgré tout, fortement marqué le parcours du réalisateur, qui adapta du premier I Malavoglia (son deuxième film) et du second L'Innocente (son dernier film). Cet ouvrage s'interroge sur l'ampleur de ces influences littéraires et sur les rapports entretenus par Visconti avec Verga et D'Annunzio à travers l'analyse de quatre de ses films : La terra trema, Roccoe i suoi fratelli, Vaghe stelle dell'Orsa... et L'Innocente, dans lesquels leur empreinte est particulièrement prégnante.
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Le comportement des choses
Emanuele Quinz
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 30 Mai 2022
- 9782840164746
Que se passe-t-il quand, soudain, un objet qui nous fait face s'anime ? Comment envisager ces objets qui tendent à se comporter comme des sujets ? Les reléguer au rang de curiosités parascientifiques, de phénomènes paranormaux, de bizarreries surréalistes ? Les considérer comme des produits d'ingénierie, en apprécier l'exploit mimétique qui permet de leur prêter vie ? Les regarder comme des objets d'art, saisir les ouvertures critiques qu'ils apportent ? Ou les prendre au sérieux, comme les personnages d'un conte moral qui nous révèlent un monde habité par d'autres ? Ou, encore, faut-il en avoir peur, comme de créatures qui se révolteraient contre leurs créateurs, menaçant notre sécurité, nos certitudes ? Cet ouvrage réunit un ensemble de textes aux registres stylistiques hétéroclites, du récit narratif à l'essai analytique, du témoignage à la dystopie. Construit comme une enquête à plusieurs voix, il révèle le potentiel de suggestion fictionnelle et philosophique de l'animation des choses, en questionnant la persistance de formes d'animisme au sein du projet de la modernité. À travers l'horizon d'une remise en question des fondements anthropocentriques de la culture occidentale, ces épisodes dessinent une autre histoire, à la frontière entre nature et artifice, entre sujet et objet, entre vivant et non-vivant, où toutes ces polarités sont suspendues à l'inquiétante étrangeté, au vertige et au doute qui nous saisissent face au comportement des choses.
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Rêve et cinéma ; mouvances théoriques autour d'un champ créatif
Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 9 Juillet 2021
- 9782821850910
Du dispositif clinique de Léonce Perret dans Les Mystères des Roches de Kador (1913) aux labyrinthes lynchiens d'Inland Empire (2006), de secrètes résonances relient des films que tout, de leur régime d'images à leur forme de récit ou à leur inscription culturelle, contribue à éloigner. Ils se nourrissent pourtant d'une même énergie créatrice en puisant, selon des modalités et un travail très différents, aux puissantes fantasmagories du rêve. On pourrait croire que l'essentiel a été dit, et bien dit, des liens rhétoriques et poétiques que le cinéma entretient avec l'onirisme et ses territoires mitoyens - fantasmes, hallucinations, images obsédantes, effets hypnotiques -, alors même que des approches nouvelles font retour aujourd'hui - notamment sur le freudisme - pour inventer et proposer des voies et des concepts inédits à la mesure d'un champ créatif et théorique en constante mutation. Autour du prisme du rêve, vu comme trompe-l'oeil et simulacre ou comme expérience poétique et figurale, c'est donc l'horizon le plus avancé des études filmiques qui se dessine ici. L'entretien final de Marie Martin et Raymond Bellour inscrit ce recueil dans la perspective qui est la sienne : questionner le rêve « aux fins d'une histoire de la théorie du cinéma », histoire inséparable de celle de la création contemporaine, sur fond d'orage, de métamorphoses et d'inquiétante étrangeté...
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Le Corbusier, l'art de se loger et de le dire
Pierre Hyppolite, Marc Perelman
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164357
Que signifie « habiter » chez Le Corbusier ? Comment l'architecte a-t-il répondu à cette question ? Et de quelle façon a-t-il souhaité le faire savoir à ses contemporains ? Par son architecture et son urbanisme, soit. Mais tout autant par des livres, nombreux, souvent illustrés de photographies et de dessins. Plus concrètement : quelles formes architecturales et urbaines originales a inventé cet architecte ? Quel modèle esthétique spécifique (standard, série, plan libre...) Le Corbusier a-t-il suscité et mis en oeuvre face à ce besoin vital des individus ? Comment se constitue l'espace intérieur, l'espace de vie des logements modernes dans la réflexion théorique de Le Corbusier sur ses propres projets ? Y a-t-il une manière de vivre particulière liée aux espaces créés par l'architecture ? Un vécu remarquable ? Y a-t-il une unité de la typologie spatiale des espaces d'habitation chez Le Corbusier ? Y a-t-il un art de se loger et de le dire ? Les quinze contributions présentées dans cet ouvrage proviennent d'auteurs rattachés à différentes régions du monde et à diverses disciplines (architecture, esthétique, histoire, littérature, sociologie). Elles s'intéressent à la possibilité de se loger dans la production de masse à partir, entre autres, de l'industrialisation des pays occidentaux. Ces contributions ouvrent enfin à de nouvelles perspectives d'analyse de l'espace intérieur mis en oeuvre par Le Corbusier. Le « savoir habiter », la volonté d'« incruster » le « savoir loger », dans la conscience des individus, pour reprendre les termes mêmes de Le Corbusier, sont ainsi des principes d'organisation de la vie dans les logements déterminant les réalisations de certains architectes modernes.
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La ruine et le geste architectural
Pierre Hyppolite
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 9 Juillet 2021
- 9791036547447
L'expérience des ruines peut amener à une réflexion sur le devenir de l'humanité et de son Histoire. En effet, ce recueil s'interroge sur le destin des ruines, leur destruction, leur idéalisation, leur requalification, en soulignant l'entremêlement des critères idéologiques et esthétiques qui président à leur abandon, leur conservation ou leur remploi. Car la ruine est liée à la décomposition du bâti urbain, à sa transformation, à la création de parcs à fabriques, aux dévastations des guerres mondiales, à l'apparition de nouveaux lieux de la précarité urbaine. L'étude de la représentation de la ruine met à jour des poétiques nouvelles à travers les pratiques artistiques contemporaines. Les contributions des archéologues, des architectes, des spécialistes de littérature française et comparée, des philosophes, des artistes et des historiens de l'art font de cet ouvrage interdisciplinaire une étude renouvelée et actualisée du paradigme de la ruine.
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La photographie soviétique de 1917 à 1945
Annette Melot-henry
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164418
Longtemps méconnue, la photographie soviétique reste encore prisonnière de préjugés tenaces. Pour beaucoup, elle s'inscrit dans deux pôles bien identifiés : la photographie dite de propagande supposée dénuée d'intérêt, et l'avant-garde des années 1920 incarnée par Rodtchenko. Ces considérations abruptes doivent être largement nuancées. Bien que fortement contrôlée, la photographie soviétique qui a été préservée dans les archives et dans la presse illustrée offre une diversité comparable à celle des autres pays. Une observation attentive, une étude des différents thèmes abordés ainsi qu'une analyse des nombreux débats qu'elle a suscités permettent une compréhension plus fine des réalités de l'URSS et un regard nouveau sur l'histoire de la photographie. Saisir les évolutions et mettre les événements en perspective, tel est le sens de cette recherche menée sur une longue période allant de 1917 à 1945.
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Métropoles en débat : (de) constructions de la ville compétitive
Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 3 Juin 2022
- 9782840164524
La compétitivité, un horizon incontournable de la ville ? Aucune ville n'y est en tout cas insensible, ni les favorites des classements internationaux, ni celles ne pouvant prétendre qu'à une place régionale, ni même les autres, reléguées de la hiérarchie mondiale mais impatientes de faire bonne figure. Cet ouvrage a précisément pour objectif d'interroger une telle unanimité. Que signifie au juste ce terme de « compétitivité » dont toutes les villes usent voire abusent ? Comment se fait-il que les autorités des villes les plus pauvres de la planète, pourtant incapables de concourir, se laissent prendre elles-mêmes à ce discours ? Quelle place accorder à un « impératif » de compétitivité dans le fonctionnement des villes et particulièrement des métropoles, en regard des autres enjeux urbains, notamment de justice sociale et de justice spatiale ? Qui dit la ville compétitive, qui la construit idéologiquement et matériellement ? Cet ouvrage tient toute sa place dans les débats contemporains sur l'urbain : il a pour ambition de démontrer que c'est bien à la lecture de la tension entre compétitivité et justice, entre enjeu économique et enjeu social, que l'injonction à la ville compétitive et ses conséquences spatiales méritent d'être déconstruites.
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Discours aux tupiniquins
Mario Pedrosa
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 7 Janvier 2025
- 9782840165941
Prenant l'attitude d'un Persan à Paris, le grand critique brésilien Mário Pedrosa écrit en 1975 à ses compatriotes, depuis son exil parisien, un texte testamentaire, son adieu à la critique d'art.
Discours aux Tupiniquins est l'un des textes les plus profonds pour comprendre le point de vue de Mário Pedrosa, finalement très critique, sur les développements de l'art moderne occidental et son espoir d'un art nouveau, fruit de ce qu'il appelle encore le tiers-monde. S'il emploie le mot postmoderne, ce n'est pas dans le sens de Jean-François Lyotard, et pourtant, quelques années à peine avant La Condition postmoderne (1979), Pedrosa affirme que le moderne et le primitif, le savoir savant et le savoir populaire ont cessé de s'opposer. -
Ville et architecture en perspective
Philippe Cardinali, Marc Perelman
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 7 Septembre 2021
- 9782840164111
L'objectif de cet ouvrage est de s'intéresser aux liens et affinités multiples et complexes qui se sont développés depuis la Renaissance jusqu'à aujourd'hui entre la perspective et l'architecture et plus généralement la ville. Les articles publiés dans ce livre s'organisent autour de plusieurs thèmes.La perspective est d'abord appréhendée et appréciée en tant qu'outil, instrument, ou encore comme une technique de maîtrise ou de manipulation de l'espace à l'usage des peintres, des architectes ou des urbanistes.Elle est ensuite analysée en tant que structures ou dispositifs techniques plus sophistiqués : appareil de photographie, cinéma, télévision, et à travers la multiplication infinie des écrans. Elle est une machine à être vue et à voir.Elle est enfin identifiée à une vision du monde qui oeuvre matériellement dans l'architecture et dans la ville et dont on saura que la peinture a été le moment anticipateur.Deux textes inédits de Giulio Carlo Argan (interview) et d'Erwin Panofsky contribuent à l'approfondissement théorique de cet ouvrage.
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L' Énigme en histoire de l'art : Périodes médiévale et contemporaine
Véronique Boucherat
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164166
En histoire de l'art, l'énigme est le principal stimulateur de l'envie d'enquête, pour l'amateur comme pour le spécialiste. Ici, c'est au travers des périodes médiévale et contemporaine que le sujet s'illustre. L'ouvrage vaut pour donner à voir les actuelles grandes orientations de l'Histoire de l'art, d'abord par cette nature transpériode, mais aussi par sa pluri- et interdisciplinarité ; l'histoire, l'anthropologie, l'histoire sociale ou des mentalités, etc., sont également conviées pour révéler ou expliciter des énigmes autour de sujets aussi divers que les peintures de Jan van Eyck, de Max Ernst ou d'Edward Hopper, la sculpture champenoise de la fin du Moyen Âge, la couleur dans les écrits sur l'art à la période contemporaine, les destins de deux femmes artistes, L'Enterrement du tableau-piège de Daniel Spoerri, les « petites mains » du corpus gravé de Hans Bellmer, etc. À cet égard, ce livre est un très bon outil pour faire saisir, à l'amateur comme à l'étudiant, la diversité des thèmes, des approches, des méthodes et des enjeux en Histoire de l'art. Il se distingue aussi par la diversité des degrés de professionnalisation de ses auteurs-chercheurs, personnels scientifiques de musées, mais aussi jeunes doctorants à l'esprit et à la plume excellemment affûtés. La somme de ces « ouvertures » - des ouvertures disciplinaires, chronologiques, mais aussi de statuts professionnels -, permet au lecteur un appétit totalement renouvelé à l'approche de chacun des onze sujets d'un livre dont les plaisirs de lecture peuvent être aussi pluriels que l'identité.
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L'art de la caricature
Le Men Segolene
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 9 Juillet 2021
- 9782821850873
Cet ouvrage aborde la question de la caricature, longtemps tenue pour un art mineur, à partir d'approches qui en ont renouvelé l'étude. Il réunit des contributions d'historiens de l'art et de littéraires venus d'horizons divers, depuis Montréal et New York jusqu'à Vienne, en passant par Dijon, Strasbourg et Paris. Il s'efforce d'en apprécier autant la portée expérimentale et novatrice, tout à la fois pratique et théorique, que l'engagement politique, social et polémique, et les implications esthétiques. Cet art moderne et graphique qui a recours au rire comme à une arme procède d'une anthropologie de l'image associée à l'histoire du corps et des émotions. L'essor de la caricature s'effectue à la jonction du croquis et du dessin de presse en Angleterre à la fin du xviiie siècle, puis en France sous la Monarchie de Juillet, avant de s'internationaliser à la fin du xixe siècle et de se poursuivre jusqu'à nos jours comme une expression dynamique et gestuelle, celle du trait. La caricature est ici abordée comme un langage en métamorphose, dont les usages sont analysés à partir d'études de cas, qui en abordent les genres, les thèmes, les registres, les tons et la pluralité des modes d'expression. L'industrie du recyclage y devient un art qui se prête à d'innombrables variations imagées. Les salons caricaturaux engagent une réflexion critique sur les arts, tout en procédant de la critique d'art ; ils ouvrent aussi la voie aux formes de l'abstraction. La question de l'intermédialité permet d'interroger d'un essai à l'autre les portraits-charges visant Émile Zola, les dessins satiriques d'Albert Robida et d'André Rouveyre, le rapport du texte et de l'image dans les histoires en images de Gustave Doré, la bande dessinée dans la presse fin de siècle, la culture des cabarets et le cinématographe de Serguei Eisenstein, dessinateur-cinéaste inspiré par Honoré Daumier.
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Architectures de mémoire
Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 30 Mai 2022
- 9782840164722
La situation de transition que nous connaissons et qui fait cohabiter une culture du livre avec une culture de l'écran nous fait peu à peu basculer d'une raison graphique à une raison computationnelle. De la même manière que l'écriture a permis d'engendrer un mode particulier de pensée, où les listes, les tableaux et les formules ont joué un rôle primordial dans la modélisation des connaissances, avec le numérique s'inventent d'autres systèmes de mise en forme de l'information et de sa transmission. En effet, le développement du réseau, d'un vaste cyberespace, induit une rationalité particulière reposant sur le calcul plutôt que sur l'écriture, ce qui est la seule façon de le rendre intelligible. On comprend dès lors que les architectures de mémoire, dans leur actualisation contemporaine, essentiellement numérique, sont au coeur d'une transformation de l'esprit humain. Il est encore trop tôt pour déterminer exactement ce qu'il en est de cette transformation, mais il importe dès maintenant de tracer les contours de cette situation et d'explorer des pistes qui peuvent en baliser certains des aspects les plus saillants.
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Art et mythe
Thierry Dufrêne, Fabrice Flahutez
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 2 Juillet 2021
- 9782821850811
Cet ouvrage propose de montrer les liens de parenté qui unissent le mythe et l'art non dans un rapport d'illustration, mais dans celui d'une action conjointe sur la vie. L'ambition est aussi d'éprouver des méthodologies innovantes et peu usitées en histoire de l'art. Dans La Pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss dessine les traits du mythologique sous le prisme d'une anthropologie et d'un rapport particulier au monde. L'art et le mythe entretiennent des liens de proximité parce qu'ils sont langages. Ils sont aussi deux pôles qui suscitent des sentiments et des actions connexes, parce qu'ils se vivent. Contrairement à la légende, le mythe est à la fois un déni du religieux - il place l'âge d'or dans un futur à inventer et non dans un passé originel et perdu -, il est aussi une recomposition d'agencements qui tente d'exprimer au plus près et au plus juste une certaine humanité. Nous retrouvons dans cette définition l'oscillation qui sous-tend l'oeuvre d'art lorsqu'elle n'est pas « domestiquées à des fins de rendement »... À la fin de ce volume, des entretiens inédits avec des personnalités importantes du monde de l'art : Pierre Restany, Dado, Alain Joubert et Vladimir Velickovi´c.
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Visage ou portrait, visage et portrait
Flahutez Fabrice / G
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 2 Juillet 2021
- 9782821826793
LE VISAGE ET LE PORTRAIT sont les deux points d'ancrage de la problématique abordée dans cet ouvrage. Ces termes révèlent une certaine classification dans la pensée occidentale, et ils traduisent en même temps leur relative fragilité. Que recouvrent aujourd'hui ces mots et quels contenus cachent-ils ? On découvrira que le portrait ou le visage restent deux régimes de valeurs, et bien qu'ils entretiennent des liens de fraternité, ils ont eu chacun leur propre fortune, parallèle et lointaine, antagoniste parfois, se rejoignant souvent. L'histoire de l'art doit revenir sur ces vocables incertains pour montrer qu'ils touchent de très près la question humaine et par conséquent la tête, la face, la figure, l'apparence, l'intériorité et pourquoi pas, l'identité. Les auteurs ont largement adopté une vision pluridisciplinaire, convoquant l'archéologie antique et médiévale, l'histoire de l'art de l'Antiquité à nos jours, l'anthropologie et une approche des médias variée qui associe sculpture, peinture, numismatique, livre illustré, affiche, architecture, textes, photographie et graphisme.
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De l'ar(t)chitecture en milieu hospitalier : Buraglio, Pistoletto, Spalletti
Isabelle Genyk, Isabelle Saint-martin, Magali Uhl
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Décembre 2012
- 9782821826847
Trois oeuvres pour le moins confidentielles. De l'art là où on ne l'attend pas, au coeur d'un hôpital, d'une morgue ou d'un institut de lutte contre le cancer... Récemment créées par des artistes contemporains de renom en collaboration avec des architectes, ces trois réalisations témoignent de la prise en compte, par le monde hospitalier, de la dimension symbolique attachée tant à la mort et au deuil qu'aux diverses attentes spirituelles des patients et de ceux qui les accompagnent. Espaces d'art, oeuvres-lieux, réalisations ar(t)chitecturales... si les qualificatifs se multiplient lorsque l'on évoque les créations de Pierre Buraglio, Michelangelo Pistoletto ou Ettore Spalletti, c'est qu'il s'agit de trois expériences emblématiques recouvrant aussi bien le registre imaginaire et ses multiples horizons de sens liés notamment à la mort et à la spiritualité, qu'un ensemble de pratiques professionnelles qui se situent aux frontières de la médecine, des croyances et de l'éthique. Qu'en est-il de ces oeuvres ar[t]chitecturales dans le contexte spécifique de la modernité avancée ? Que nous disent-elles sur notre mode d'être au monde et sur notre rapport aux valeurs ? Quelles virtualités esthétiques expriment-elles et quels horizons spirituels invoquent-elles ? Proposent-elles une lecture originale de notre relation à l'espace dans le cadre du bâti hospitalier ?
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Museoscopies ; fictions du musée au cinéma
Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164234
Architectures grandioses, expositions médiatisées à outrance et instituées en rituels saisonniers, le musée est aujourd'hui investi d'une attractivité touristique et d'une charge patrimoniale, politique, symbolique sans précédent. Ce qui s'y monnaye est-il cette « monnaie de l'absolu » dont André Malraux célébra l'universalité ? L'interrogation court tout au long de cet ouvrage qui choisit le prisme du cinéma de fiction pour revisiter le musée, dans ses missions et mythologies traditionnelles mais aussi dans ses coulisses et sa violence. Au final, les intrigues muséales tramées entre autres par Michael Curtiz, Tsai Ming-liang, Jean- Luc Godard, les frères Quay, Sanjay Gadhvi, Marco Bellocchio ou Charles Crichton sondent notre rapport fétichiste à l'oeuvre d'art et notre regard sur le patrimoine. À travers des analyses subtiles et décapantes, muséologues, historiens de l'art et du cinéma nouent un dialogue qui atteste la puissance discursive de la fiction. Il en naît aussi une éclatante relance théorique sur les fonctions du musée, sur les valeurs qui s'y transmettent, s'y échangent, s'y révisent et s'y réinventent.
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Les patrimoines en recherche(s) d'avenir
Etienne Anheim, Anne-Julie Etter, Ghislaine Glasson Deschaumes, Pascal Liévaux
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164333
Le patrimoine culturel recouvre une réalité complexe. Il capte l'ensemble des problématiques de son époque. Il est le lieu où ne cessent de s'articuler des enjeux normatifs, sociaux, politiques, épistémologiques, où se reconfigurent en permanence les rapports entre passé, présent et futur et où les échelles varient, du local au global. L'ère numérique, avec les transformations qu'elle induit dans les processus de patrimonialisation comme dans l'étude des patrimoines, accroît cette complexité tout en appelant de nouveaux regards critiques. Telle est la perspective du présent ouvrage, qui déplie et déploie deux grandes thématiques. Il aborde d'abord les historicités, les spatialités et les reconfigurations temporelles du patrimoine, puis sa production sociale et enfin les médiations, appropriations et ressentis auxquels il donne lieu. Il traite ensuite de l'articulation entre matérialité, immatérialité et dématérialisation, en étudiant cette dernière et ses effets, l'évolution des connaissances sur la matérialité des oeuvres, les usages du numérique pour l'accès au patrimoine et sa médiation. Nourri d'un travail collaboratif d'ampleur, il met en lumière les nouvelles pollinisations entre le monde académique et les institutions culturelles patrimoniales et l'accroissement qualitatif qu'elles constituent. Il montre également que l'interdisciplinarité, si elle est conçue comme un processus de co-traduction et de co-construction, constitue un formidable levier pour l'avenir de la recherche sur les patrimoines.
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Le théâtre espagnol du Siècle d'Or en France : De la traduction au transfert culturel
Christophe Couderc
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 9 Juillet 2021
- 9782821850897
Depuis le xviie siècle, les traducteurs, les adaptateurs et les praticiens du théatre n'ont jamais cessé de faire vivre en France les pièces de Lope de Vega, Tirso de Molina ou Calderon de la Barca, malgré la célèbre phrase de Louis Jouvet qui affirmait que « le théâtre du Siècle d'Or est un théâtre mort ». Traditionnellement envisagé sous l'angle de la critique des sources, le riche et complexe phénomène de la réception de la Comedia espagnole en France, depuis l'âge classique jusqu'à la période contemporaine, a donné lieu, depuis quelques années, à des travaux novateurs réalisés par des chercheurs provenant de diverses disciplines. Le présent ouvrage rassemble ainsi dix-sept contributions d'hispanisants, de francisants ou de comparatistes, qui rendent compte de la vitalité des études portant sur un processus tenant autant de l'imitation ou de la réécriture que de l'échange interculturel. Un livre qui nous invite à repenser le rapport entre théâtre espagnol et théâtre français afin d'enrichir une histoire transnationale du goût et de l'esthétique dramatiques.
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Sainte Face, visage de Dieu, visage de l'homme dans l'art contemporain
Collectif
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 20 Mai 2022
- 9782840164159
Cet ouvrage interdisciplinaire réunit des historiens de l'art et des religions, des spécialistes d'esthétique et des artistes autour du thème de la Sainte Face afin d'en examiner la postérité et les réemplois depuis le xixe siècle et d'analyser, plus largement, la quête du visage de Dieu dans l'art contemporain. Alors que cette image paradoxale a suscité de nombreuses publications pour les périodes médiévale et moderne, aucune étude d'ensemble ne s'y est attachée pour la période contemporaine. Les variations de statut de cette représentation au cours du xixe siècle, entre héritage et recréation, sont confrontées à l'apport crucial des photographies du Suaire de Turin. Les premières décennies du xxe siècle voient ressurgir ce motif chez des artistes aussi importants que Jawlensky, Rouault, Matisse ou Manessier. La multiplication picturale de la figure christique invite à ouvrir la perspective jusqu'à la thématique de l'autoportrait en Christ, et à inclure les « surpeintures » de Rainer, l'art vidéo, le cinéma, et les innombrables variations photographiques qui ne cessent d'interroger aujourd'hui encore l'énigme de la Sainte Face.
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À la recherche du rameau d'or ; Nicolas Poussin et l'invention du ravissement de Saint Paul
Marianne Cojannot-le blanc
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- 9 Juillet 2021
- 9782821851146
Au printemps 1650, le tableau du Ravissement de saint Paul de Nicolas Poussin (musée du Louvre) quittait Rome pour Paris. Il avait fallu cinq ans pour que le peintre finisse par satisfaire la demande du poète Paul Scarron. Vingt ans après, le même tableau était extrait des collections de Louis xiv pour être commenté deux fois au sein de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Les deux conférences, dont l'une de Charles Le Brun, soulignaient les exceptionnelles qualités formelles de l' oeuvre et la complexité de son contenu. Comment comprendre qu'un tableau que Poussin a peint contre son gré ait le plus suscité l'attention des peintres français du xviie siècle ? Telle est la contradiction à laquelle cet essai se confronte, en scrutant le tableau avec minutie et en s'interrogeant sur la capacité d'un regard contemporain à rendre compte d'un tableau ancien. Comment un peintre isolé vivant à Rome pouvait-il concevoir un sujet religieux qu'il savait devoir être goûté dans un salon littéraire parisien ? À quels types d'attentes, mondaines, culturelles, poétiques ou spirituelles pouvait-il vouloir répondre ? En quelle mesure le lieu de création, la Rome baroque, participe-t-il de la spécificité du tableau ? Comment comprendre la fortune singulière de celui-ci dans la France du Grand Siècle ? À travers l'étude de la genèse puis de la réception du Ravissement de saint Paul, du milieu des années 1640 à la fin des années 1670, il s'agit de mieux cerner la manière dont un artiste éminent pouvait appréhender la production d'un tableau et les modalités par lesquelles une oeuvre pouvait être attendue, réinventée, intronisée enfin en sa qualité d'oeuvre d'art dans la société du xviie siècle.