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Les presses du réel
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Manuel d'écologie urbaine
Audrey Muratet, François Chiron, Myr Muratet
- Les presses du réel
- 11 Juillet 2022
- 9782378963484
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu yrbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l'agonie des écosystèmes urbains.
Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l'entourent, quels qu'ils soient. L'ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites. -
Arts, écologies, transitions : Un abécédaire
Roberto Barbanti
- Les presses du réel
- 15 Avril 2025
- 9782378966003
Un « abécédaire des arts en transition » qui se propose d'examiner le tournant écologique des arts, fruit d'une recherche collective au long cours autour des éléments fondamentaux qui traversent le monde de l'art et plus généralement l'univers esthétique et social dans la crise écologique actuelle.
Réalisé par une cinquantaine d'artistes ou de chercheurs et de chercheures en arts (danse, cinéma, musique et arts sonores, arts plastiques, théâtre, arts numériques, littérature, photographie, performance), et coordonné par un collectif de l'Université Paris 8, ce livre souhaite contribuer au tournant écologique des arts. La notion d'écologie est ici entendue au sens large (dans une perspective guattarienne), et intègre à la perspective environnementale celles des écologies mentale et sociale : les pratiques artistiques se font écosophiques dès lors qu'elles interrogent la notion même d'esthétique, à la croisée de l'aisthétis (le sensible), de l'éthique et du politique. Respectueux de la multiplicité et de la complexité du monde, l'ouvrage est organisé sous la forme d'un abécédaire qui fait état du foisonnement des pratiques artistiques contemporaines en prise avec les enjeux écologiques. Sa forme en est également le reflet, chaque notice assumant sa singularité, du discours académique à des formes d'écritures engagées. -
Résonner, réverbérer, paysager, cartographier, retentir : une réflexion philosophique sur le lieu du son, de l'esthétique musicale à l'habitat sonore, au croisement des études du son, de la musique et de la technique, et de la phénoménologie.
Que signifie le fait que le son ait (un) lieu, à l'ère du son enregistré et donc délocalisé ? En cinq parties, l'ouvrage se propose de questionner le lieu du son (qui est aussi, mais pas seulement, celui de la musique), en se donnant pour point de départ l'émergence, au cours du XIXe siècle, des techniques de son enregistrement. Il faut mobiliser la physique (résonner), l'acoustique architecturale (réverbérer), l'écologie sonore (paysager) et le soundmapping (cartographier), mais aussi, in fine, la phénoménologie (retentir), pour savoir si le son a vraiment lieu, si son retentissement n'est pas bien plutôt l'éclatement de toute assignation possible à un lieu. Dans cette affaire, la philosophie du son est toujours aussi celle des techniques qui permettent de lui donner un lieu, tant une phénoménologie naturaliste doit, en l'espèce, être remplacée par une phénoménotechnique du son. -
Dans le palais des rêves : la vie et l'époque du légendaire Chelsea Hotel de New York
Sherill Tippins
- Les presses du réel
- 7 Septembre 2022
- 9782378963705
Une exploration fascinante des origines utopiques et des 130 ans d'histoire tumultueuse du légendaire Chelsea Hotel de New York, la plus grande et la plus ancienne communauté d'artistes et de musiciens au monde.
Sherill Tippins nous raconte l'histoire et la biographie du Chelsea Hotel à travers le récit captivant des vies que le Chelsea a croisées : de ses premiers jours en tant que communauté coopérative, après sa fondation en 1884 par l'architecte français Philip Hubert, en passant par ses périodes pop, rock et punk.
Le Chelsea n'a cessé d'évoluer à travers les événements et les personnes qu'il a rencontrés. Les deux récessions de 1893 et 1903 ont obligé les propriétaires à transformer l'immeuble d'appartements en hôtel. Des invités inattendus sont arrivés : des survivants du naufrage du Titanic en 1912, des marins et des soldats de la Première Guerre mondiale, des artistes du nouveau Fillmore East au début des années 1970. Même des policiers de la ville y sont passés, au moins deux fois : après la mort de Dylan Thomas en 1953 et le meurtre de Nancy Spungen, la petite amie de Sid Vicious, en 1978.
Il est difficile de citer les noms de nombreux écrivains, poètes, peintres et artistes américains importants qui n'ont pas vécu ou séjourné au Chelsea à un moment donné. De Dylan Thomas à Bob Dylan, de Virgil Thomson à Leonard Cohen, de John Sloan à Christo, le Chelsea ne s'est pas contenté de les héberger, il les a également nourris et inspirés.
Mais le Chelsea reste un mystère : pourquoi et comment cet hôtel est-il devenu la plus grande et la plus ancienne communauté connue d'artistes ? Dans le palais des rêves en est l'histoire intime et fascinante. -
Pensée en acte ; vingt propositions pour la recherche-création
Erin Manning, Brian Massumi
- Les presses du réel
- 24 Mars 2022
- 9782378963156
La « recherche-création » monte en puissance en France. Erin Manning et Brian Massumi en sont parmi les plus radicaux théoriciens. Ils se demandent dans ce petit ouvrage quelle écologie de l'expérience mettre en place, entre recherche et création, pour nous aider à penser ensemble et à mettre la pensée en acte. En guise de réponses, ils tirent de leurs expériences vingt propositions décoiffantes et enjouées, qui donnent des envies plutôt que des leçons. Ils sèment ainsi des graines d'événements éminemment politiques, dont notre avenir a bien besoin.
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Bien que Richter se soit exprimé à maintes reprises par la parole et l'écrit, jusqu'à présent il s'est toujours montré réservé quant à la publication de ses textes. Hormis de nombreuses interviews, seuls quelques fragments de textes isolés ont été publiés ici et là.
Outre ses notes et extraits de journal écrits au fil des mots, trouvera-t-on des essais, des lettres, prises de positions et déclarations, manifestes, entretiens, conversations et dialogues.
Les notes écrites de Richter accompagnent l'acte de peindre, elles le mettent en question et subissent même son correctif. Au lieu d'un texte anticipatoire et explicite, apparaissent une pensée synchrone et une réflexion ultérieure, raisonnée au sens le plus littéral du terme, où le réfléchir sur soi-même est le prolongement du doute.
Comme nul autre artiste contemporain, Richter s'interroge sur le possible et l'impossible, sur la fonction et l'autonomie de l'art actuel. -
L'art de la friche : Essai sur l'art contemporain africain
Jean-Loup Amselle
- Les presses du réel
- 20 Juillet 2022
- 9782378963552
Le terme de « friche » est récemment venu au monde de l'art - lieu alternatif, espace intermédiaire, site abandonné où se produisent des formes artistiques nouvelles. C'est sur ce modèle quelque peu paradoxal (la friche tire sa vitalité des ruines) qu'il faut comprendre nos rapports avec l'art africain. De par son caractère auto-référentiel, l'art contemporain occidental serait dans une impasse. Face à ce délitement, le métissage, le recyclage, le mixage des cultures apporteraient la solution miracle et l'Afrique serait ainsi une source majeure de régénération de l'art occidental. Oui, mais de quelle Afrique parlons-nous ? Il s'agit moins ici de réfléchir aux qualités proprement esthétiques de l'art africain que de délimiter, à travers celui-ci, la place qu'occupe l'Afrique dans notre imaginaire. Art « premier » ? Art « classique » ? Art « contemporain » ? L'art africain apparaît comme ce lieu stratégique d'interlocution - y compris dans ses malentendus - entre l'Occident et l'Afrique.
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Avant-garde et contre culture
Charles Dreyfus pechkoff, Antigone Mouchtouris, Louis Ucciani
- Les presses du réel
- 23 Janvier 2025
- 9782378965891
Trois perspectives croisées (lectures philosophique, sociologique et parole d'artiste) sur la signification de l'avant-garde, et ses rapports à la contre-culture. Considérer l'avant-garde et la contre-culture, lorsque règne une platitude généralisée permet d'approfondir la compréhension de phénomènes sans recourir uniquement à des discours idéologiques. Cependant compte tenu du sujet il s'avère impossible de le traiter sans prendre parti de façon passionnée. Sans prendre de risque, sans déranger l'existant, point d'avant-garde. Pour ces trois auteurs l'avant-garde est un état d'esprit, une attitude de vie.
Cet ouvrage démontre qu'entre l'avant-garde et la contre-culture existent des similitudes, mais également des différences : les uns construisent en se projetant davantage dans un futur utopiste, tandis que les autres adoptent une attitude de résistance qui privilégie l'ici et le maintenant.
Lectures philosophique, sociologique et parole d'artiste contribuent à dessiner une méthode. Celle-ci, en croisant ces trois points de vue, tente de répondre à une question primordiale : qu'est-ce qu'un changement dans l'expression artistique ?
Méthode qui interroge à la fois sur le milieu artistique et ses acteurs, le contenu de leurs oeuvres et les ruptures que provoque leur imaginaire. -
Formes et trajets Tome 1 ; hétérochronies
Nicolas Bourriaud
- Les presses du réel
- 19 Septembre 2022
- 9782378963743
Le premier volume du recueil de textes de Nicolas Bourriaud, autour de la problématique du temps dans l'art, et de la manière dont le thème ou le motif du temps et de la durée traverse l'oeuvre de nombreux artistes, en relation avec la société, les publics et l'histoire.
La critique d'art s'apparente plus que jamais à cette antique science qu'est la balistique. Dans un monde plus mouvant que jamais, elle calcule la trajectoire d'étranges objets catapultés dans la Cité, les oeuvres d'art. Elle explore leur parcours sinueux, cartographie les paysages qu'elles traversent. Elle est un discours trajectorial en son principe : à l'étude du mouvement décrit par l'oeuvre s'ajoute la description d'un itinéraire modèle, c'est-à-dire ce calque subjectif et conceptuel qui se surimpose, le temps d'un texte, aux formes de la production artistique : la théorie.
Quelles que soient les circonstances qui président à l'écriture des préfaces et des articles que l'on dissémine ça et là, les mêmes traits surgissent pour former des figures similaires, comme la limaille de fer se reconfigure toujours en fonction du degré de puissance d'un aimant. Textes de commande ? Oui, si l'on considère que l'activité du critique consiste à répondre aux sollicitations. Autrement dit, comme le pensait Serge Daney, à renvoyer la balle après un service, au plus près possible d'une trajectoire gagnante - en tout cas ailleurs que dans les pieds de l'artiste. C'est déjà beau de renvoyer le projectile, à une époque où l'on se contente de faire du mur contre les images. Mais on ne doit pas toujours renvoyer de la même manière, il faut diversifier les coups, du lob au passing shot... Pour éveiller l'intérêt, il importe en premier lieu de surprendre l'envoyeur, de viser un coin du terrain où personne ne se trouve, chercher toujours l'angle imprenable.
Ce premier tome regroupe des textes qui abordent la problématique du temps dans l'art. Tout d'abord en tant que thème central pour une génération d'artistes dont j'ai suivi le travail depuis mes débuts, à la toute fin des années 1980, puis comme un motif conceptuel, du temps réel de l'esthétique relationnelle aux bifurcations borgésiennes des artistes-archéologues, en passant par la grande synchronisation planétaire de ces dernières décennies.
Le volume inclut des textes sur Charles Avery, Braco Dimitrijevic, Subodh Gupta, Bertrand Lavier, Pierre Huyghe, Melik Ohanian, Philippe Parreno, Matthew Ritchie, Franz West... -
Deux études, inédites en français, du sociologue et critique musical britannique Simon Frith, pionnier des popular music studies. Le premier texte offre une exploration critique de son champ d'étude à travers la question de l'analyse des textes de chansons populaires. Le second aborde la dimension technologique des musiques populaires.
Ce volume est consacré au sociologue et critique musical britannique Simon Frith, pionnier des popular music studies et l'un des initiateurs de l'Association Internationale pour l'Étude des Musiques Populaires (IASPM). Les deux articles qui composent ce volume, inédits en français, nous montrent comment Frith, selon sa propre expression, prend la musique populaire au sérieux. Qu'il s'agisse de la signification des paroles des chansons pop ou du poids de l'industrie musicale, Frith prend appui sur l'expérience des amateurs pour restituer les multiples sens que nous attribuons à la musique et la manière dont les technologies y contribuent. Attentif aux nombreux zigzags de l'histoire, aux continuités autant qu'aux ruptures, soulignant la diversité des protagonistes, il insiste sur l'importance des controverses, des désaccords et des imprévus, nous rappelant que la « lutte pour le plaisir » ne cesse jamais. -
Keep it Flat : Petite histoire sur la Terre plate
Emma Pflieger, Alexandra Midal
- Les presses du réel
- 17 Octobre 2023
- 9782378964696
Regards croisés d'une théoricienne du design (Alexandra Midal), d'un neuroscientifique (Albert Moukheiber), de deux designers (Antoine Foeglé et Emma Pflieger) et de deux commissaires d'exposition (Jolanthe Kugler et Scott Longfellow) sur les mécanismes à l'origine de la théorie de la Terre plate, et les moyens de diffusion des récits « alternatifs ».
En dos de tortue, avec ou sans dôme : les formes multiples de la Terre plate agissent comme un mode de représentation cartographique de la dissidence, un ultime rempart à la modernité. Qu'est-ce que la théorie de la Terre plate ? Comment détourne-t-elle des événements politiques et scientifiques pour proposer un récit alternatif ?
La théorie de la Terre plate apparaît au XIXe siècle à l'encontre de l'idée même de la modernité. Pourtant, du train à la vidéo YouTube en passant par la radio et la photographie, les platistes ont su habilement - et continuent de le faire - capitaliser sur les moyens de diffusion de l'information à leur disposition pour mettre en doute la sphéricité de la Terre et tenter de gagner des adeptes en s'opposant aux institutions scientifiques et politiques.
Keep it flat. Petite histoire sur la Terre plate croise les regards d'une théoricienne du design (Alexandra Midal), d'un neuroscientifique (Albert Moukheiber), de deux designers (Antoine Foeglé et Emma Pflieger) et des commissaires de l'exposition Objectif Terre (Jolanthe Kugler et Scott Longfellow) pour tenter d'échapper à une vision manichéenne, généralement à l'oeuvre dans l'inconscient collectif, et comprendre les mécanismes sous-jacents qui fondent la théorie de la Terre plate. -
Art performance, manoeuvres, coefficients de visibilité
Michel Collet, Collectif
- Les presses du réel
- 28 Juillet 2023
- 9782378964719
La genèse de l'art performance est constituée d'une multitude d'expérimentations transdisciplinaires qui ont remis en cause les modes d'existence de l'art. Prisée pour ses audaces souvent spectaculaires, la performance est aujourd'hui célébrée et présentée dans un grand nombre de lieux de diffusion de la culture.
Parallèlement à ce foisonnement de performances ostentatoires, on observe la présence croissante d'autres déclinaisons du performatif : pratiques furtives, immatérielles, actions intangibles ou avisuelles... On parle à ce sujet d'infiltrations, de processus, de manoeuvres, d'art in socius, de services à activer.
Les auteurs de cet ouvrage sont des artistes et des chercheurs européens et nord-américains étroitement associés au développement de ces activités à faible coefficient de visibilité artistique. Non seulement ces approches transversales de l'art action se positionnent-elles aux frontières d'autres disciplines, mais elles débordent parfois le champ de l'art vers la philosophie, le politique, les sciences sociales ou encore les sciences naturelles. Ces chercheurs-créateurs parlent alors d'anti-performance, de lecture de l'espace, de géotransgression, d'agent d'art et du vacillement des frontières entre l'art et la vie. Ces approches convoquent des champs théoriques associés à de nouvelles façons de pratiquer la recherche-création et l'art en acte. -
Objectif Terre : Le design de notre planète
Scott Longfellow, Frédéric Neyrat
- Les presses du réel
- 17 Octobre 2023
- 9782378964689
Artistes, designers, chercheuses et chercheurs enquêtent sur le « devenir objet » de la Terre, face à la vision technoscientifique et aux projets de géo-ingénierie qui tendent à faire de notre planète un objet de design.
Notre planète est-elle devenue objet de design ? Face à la géo-ingénierie, à l'ensemencement de nuages et aux ambitieux projets de contrôle des écosystèmes planétaires, la question semble plus que jamais justifiée.
Représenter le monde par la cartographie, le modeler par l'aménagement du territoire, modéliser la planète pour anticiper les phénomènes naturels et, aujourd'hui, l'influencer en contrôlant le climat : cet ouvrage fait le point sur une posture qui existe depuis la sédentarisation humaine, qui a été largement accélérée par la révolution scientifique des Lumières, puis par une vision technoscientifique liée aux révolutions industrielles, celle du design de notre planète. Artistes, designers, chercheuses et chercheurs enquêtent sur le « devenir objet » de la Terre.
Publié à l'occasion de l'exposition « Terra. Le design de notre planète » au mudac - Musée cantonal de design et d'arts appliqués contemporains, Lausanne, en 2023-2024. -
Straub/Huillet, non merci ? - la plainte d'un ami
Vincent Nordon
- Les presses du réel
- 11 Septembre 2013
- 9782840666677
On a beaucoup écrit sur le couple étonnant que formèrent les cinéastes Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Beaucoup trop. Trop de gloses, de références, de déférence. De seconde main.
Loin des chapelles, des groupes, des clans, des revues de cinéphiles, j'ai voulu Straub/Huillet, non merci ? comme un acte au plus près d'une mémoire.
C'est un livre apparemment narcissique, égocentrique, mais celui qui y dit « je » s'abrite derrière les masques du professeur, du poivrot, du clown lunaire, mélancolique et qui s'embrase au moindre souvenir.
J'ai rencontré le couple au sortir de mon adolescence, juste après la découverte éblouissante de Chronik der Anna-Magdalena Bach. Une longue amitié naissait, non sans éclats multiples dus au frottement de nos caractères assez rudes. Longtemps, je me suis couché devant eux ; j'étais devenu « straubien » comme bien d'autres, mais mon instinct de survie m'a conduit à cette guerre de libération personnelle que raconte Straub/Huillet, non merci ?
C'est - aussi - une déclaration d'amour posthume à Danièle Huillet, à sa beauté, sa force.
Son sourire enfui. -
écrits (manifestes, textes, entretiens)
Lucio Fontana
- Les presses du réel
- 12 Septembre 2013
- 9782840666653
Première édition critique des écrits de Lucio Fontana (1899-1968), figure incontournable de l'art italien des années 1950 et 1960, fondateur du spatialisme et auteur des Concetti spaziali (Concepts spatiaux), cette anthologie inédite réunit les manifestes, textes et entretiens de l'artiste. Chaque écrit est contextualisé par une introduction et annoté afin de donner au lecteur des clefs de compréhension.
Cette édition est précédée d'un essai qui s'attache à analyser et à relire l'oeuvre de Lucio Fontana en mettant en dialogue sa part textuelle et ses réalisations plastiques dans la perspective de saisir la diversité de ses modes d'expression (peinture, sculpture, céramique, environnement) dans le contexte de la création européenne et américaine de la seconde moitié du XXe siècle. -
Quand il est publié en 1976, le récit autobiographique du peintre abstrait franco-allemand Hans Hartung (1904-1989) intitulé Autoportrait donne le sentiment d'un recueil vivant et parfois un peu décousu de souvenirs personnels et de propos esthétiques. Le livre, qui ne connaît pas en France le succès escompté, est très vite soldé et disparaît des librairies... Cependant, il continue de faire son chemin parmi les spécialistes et les amateurs de Hartung ainsi que parmi les historiens de l'art, lesquels se passionnent pour une vie extraordinaire et romanesque, avec ses échecs initiaux et ses succès mondiaux, ses intuitions picturales visionnaires, ses traumatismes de guerre, sa puissante relation avec Anna-Eva Bergman et bien d'autres choses encore. L'Autoportrait sert obstinément de référence et de source.
Si sincères soient-elles, ces mémoires rédigées alors que l'artiste a plus de 70 ans ne sont pourtant pas toujours fiables, loin de là. Il était donc urgent de publier à nouveau ce texte avec un appareil de notes qui l'éclaire, l'affine, le contredit parfois. Cette édition critique s'appuie principalement sur l'étude et le traitement du gigantesque fonds d'archives sur Hartung, conservé à Antibes, dans la Fondation qu'il avait lui-même appelée de ses voeux. C'est son équipe - Marianne Le Galliard, Elsa Hougue, Thomas Schlesser, Jean-Luc Uro - qui a mené cette enquête, afin de mieux cerner l'existence et l'oeuvre d'une des plus singulières figures d'artiste du XXe siècle. -
Le XXe siècle a été le théâtre d'une recherche intense et plurielle dans le champ musical, remettant sur le chantier l'ensemble des normes qui structuraient et définissaient la nature même de la musique : du futurisme à la noise, en passant par l'improvisation, la poésie sonore, l'électroacoustique, la live electronic music, ou encore l'installation sonore, furent ainsi reconsidérés les rapports entre musique et bruit, musiciens et non-musiciens, à l'espace et au langage, les notions de forme et de temps musical, les modalités de la création sonore, tout comme sa relation avec le quotidien et les autres arts. Si l'expression « musiques expérimentales » a pu désigner durant la seconde moitié du XXe siècle - et plus particulièrement dans les pays anglo-saxons - les recherches effectuées principalement dans une filiation diffuse avec l'esthétique cagienne, elle semble aujourd'hui beaucoup plus large, embrassant toute pratique se développant sur le terreau fertile des expériences musicales du siècle dernier, mais aussi sous l'influence des musiques populaires.
Les contributions réunies ici - écrits d'artistes, recherches universitaires ou essais critiques - ont valeur d'introspection de cette diversité, tout du moins d'une partie. Elles abordent tour à tour les notions d'expérience et d'indétermination, les rapports au bruit et au territoire, l'esthétique minimaliste et l'improvisation, le field recording, l'électroacoustique et l'électronique, l'approche conceptuelle, l'influence du metal, ou encore la place du son dans le champ de l'art contemporain, dessinant dans leur articulation les contours de ce que peut être l'expérience de l'expérimentation. -
Un parcours de l'oeuvre peinte de l'artiste, philosophe, psychanalyste et théoricienne féministe israélienne Bracha L. Ettinger, à travers un ensemble de reproductions et de textes de Jean-François Lyotard, Nicolas Bourriaud, Noam Segal, Amelia Jones, Precious Okoyomon et de l'artiste elle-même.
Bracha L. Ettinger, née en 1948, travaille aux avant-postes de la peinture contemporaine. Comme beaucoup d'autres femmes artistes, la radicalité de son travail commence à peine à être reconnue. Ettinger a formulé la théorie matricielle de l'origine à la fois comme modèle thérapeutique et comme philosophie. L'espace matrixiel se déploie également dans son travail artistique.
Pour la première exposition personnelle de Bracha L. Ettinger à Paris depuis 22 ans, Radicants publie un ensemble de textes essentiels autour de son travail, incluant deux textes de Jean-François Lyotard, un écrit de Noam Segal (commissaire de l'exposition), un texte d'Amelia Jones, et enfin le plus récent un projet d'écriture à quatre mains de Precious Okoyomon et Bracha L. Ettinger elle-même.
« L'oeuvre de Bracha Lichtenberg Ettinger est un travail d'anamnèse, guidé par la présence de la Shoah. Cette présence, comme de la Chose, ne demande rien, elle se fait oublier : déjà par le code secret dont la forclôt l'administration SS de la Endlsung, mais encore sous le nom bénin d'Holocauste, sous les pardons cérémonieux des chefs d'État et d'Église, et encore sous les mémoriaux autant de modes de l'oubli. »
Jean-François Lyotard. -
Le troisième numéro de la revue annuelle qui s'attache à valoriser les savoir-faire et la technique dans le design, l'artisanat ou l'industrie, consacré au pliage.
On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre... Les plis de l'eau... Le pli est partout.
Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Éventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises... les objets se plient et se replient. Tout le temps.
Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools.
Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée.
Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement - et alors, on vous laisse imaginer la suite...
Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre... On dit bien « se plier aux règles ». C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences.
On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri.
On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture.
D'une certaine manière, on peut dire que le pli se trouve à la frontière entre deux forces contraires : celle de l'ordre et celle du désordre. Au milieu, on trouve une sorte d'équilibre plus ou moins précaire : tant qu'on plie, on ne rompt pas.
Donc on plie, oui, mais parfois, on ne plie plus. Parce qu'on n'y arrive plus, ou tout simplement parce qu'on n'en a plus envie. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui froissent, comme cette adolescente qui se sent bien dans son désordre.
On espère donc que les lecteurs et les lectrices s'émerveilleront comme nous des immenses possibilités du pli pour construire des mondes ; mais aussi qu'il percevront que le pli, l'ordre, la mesure, il faut savoir les dépasser. Et si même Marie Kondo, la papesse de l'ordre, a arrêté de plier ses chaussettes, c'est bien que tout le monde a aussi parfois le droit de lâcher prise... -
Cattelan, Maurizio ; autobiographie non autorisée
Francesco Bonami
- Les presses du réel
- 11 Septembre 2013
- 9782840666639
Voici le récit, par son ami Francesco Bonami, du parcours de l'artiste italien, une des plus grandes figures du monde de l'art. De ses débuts dans les milieux populaires de Padoue, dans les années 1960, à l'annonce de la fin de sa carrière d'artiste, associée à la rétrospective qui lui a été consacrée en 2011 au Guggenheim, à New York, sont évoquées la genèse de ses grandes oeuvres et sa propre réaction au monde de l'art, et aux exigences liées à l'identité d'artiste.
« Je suis Maurizio Cattelan » a déjà eu de multiples occurrences, quand tel ou tel endossait, pour des entretiens ou des conférences, la « personna » de cet artiste italien abonné des magazines, des collectionneurs et des rumeurs les plus enthousiastes du monde de l'art.
Francesco Bonami a pris les commandes - comme un pirate qui détourne l'avion en vol - du jet(set) de la Cattelan Air, pour une autobiographie non autorisée, où le rusé commissaire d'exposition tient le « je » de l'artiste en haute estime au point d'écrire sans filet ses faits et gestes depuis l'enfance à Padoue jusqu'à sa récente démission de l'art après une rétrospective magistrale au musée Gugenheim de New York.
à 52 ans, Cattelan met un point final (?) à une carrière brillante, ponctuée d'oeuvres dérangeantes, polémiques et poétiques à la fois.
Bonami, son ami, le considère pour ce qu'il est ; un artiste né pauvre dont la success story est restée sous contrôle - hinterland italien aidant.
« J'ai été Maurizio Cattelan » le temps d'un court livre qui dévoile des moments furieux quand j'ai dû faire le choix du gendarme ou du voleur, de la maman ou de la putain, du clown blanc ou de l'amuseur public, quand j'ai eu l'idée de devenir artiste d'art contemporain - cette discipline qui permet tout et son contraire, qui autorise, parfois, tout un chacun à frôler les sommets sans périr foudroyé, qui a su, il y a si longtemps, créer les conditions d'un bouleversement du monde, et qui a échoué en fin de compte.
Heureusement...
« Je deviendrai Maurizio Cattelan » si Dieu le veut et si Francesco Bonami le souhaite encore. Le reste est déjà une légende urbaine qui s'étudie dans les classes propédeutiques.
Il aurait pu s'endormir dans les délices de Padoue, il en a juré autrement ; aujourd'hui, Maurizio Cattelan, qui a repris son nom véritable, officie incognito aux commandes de la plus belle boutique de la ville ; un magasin général.
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Richter, peintre d'Allemagne - le drame d'une famille
Jurgen Schreiber
- Les presses du réel
- 11 Septembre 2013
- 9782840666660
Gerhard Richter est un immense artiste. C'est surtout un grand peintre d'Histoire dont l'oeuvre, déjà si accomplie, sort régénérée de la lecture de ce livre. Soit une enquête au coeur du système nazi de stérilisation et d'euthanasie des « faibles d'esprit » : une entreprise criminelle épouvantable dont sera victime la jeune tante du peintre. Celle-là même avec qui il figure, à l'âge de quatre mois, dans son célèbre tableau Tante Marianne peint en 1965 à partir d'une photographie prise en juin 1932, déclarée schizophrène et à l'élimination de laquelle participera comme médecin accoucheur et SS-Obersturmbannfürher le futur beau-père de Richter, Heinrich Eufinger, dont il épousera la fille Ema en 1957 - sans conscience ou connaissance de l'extraordinaire entrelacement des faits que relate l'ouvrage.
Voilà Richter rattrapé aussi par l'histoire : songeons à l'exil forcé de David ou à la fuite économique contrainte de Courbet, l'homme des allégories réelles, à qui l'on facture abusivement le rétablissement de la colonne Vendôme. Le premier est déclaré régicide, le second est un actif sympathisant de la Commune : c'est leur personne et la fin de leur carrière artistique qui sont concernées. Alors qu'avec Richter, à qui l'on doit en 1988 le fulgurant cycle pictural chroniquant à distance la fin des chefs de la Fraction Armée Rouge à la prison de Stammheim, c'est sa production de tableaux du milieu des années 1960 qui se voit reprise, obligeant salutairement à revoir l'approche de la totalité d'un travail qui n'est sûrement pas réductible à un discours conceptuel sur les styles ou à la seule délectation formelle. -
Art as a set of practices which take as their theoretical and practical point of departure the whole of human relations and their social context: the manifesto that has renewed the approach of contemporary art since the 1990s.
Where does our current obsession for interactivity stem from? After the consumer society and the communication era, does art still contribute to the emergence of a rational society?
Nicolas Bourriaud attempts to renew our approach towards contemporary art by getting as close as possible to the artists' works, and by revealing the principles that structure their thoughts: an aesthetic of the inter-human, of the encounter; of proximity, of resisting social formatting.
The aim of his essay is to produce the tools to enable us to understand the evolution of today's art. We meet Felix Gonzalez-Torres, Louis Althusser, Rirkrit Tiravanija or Félix Guattari, along with most of today's practising creative personalities. -
Le spectacle anthropomorphique : entre les singes et les robots
Zaven Paré
- Les presses du réel
- 15 Avril 2025
- 9782378966065
A partir de l'observation d'une société de singes capucins et d'expériences de pensée empruntées au théâtre, Zaven Paré tente de démonter les pièges de l'anthropomorphisation, dans une attention qui cherche à préserver le caractère irréductible d'une coprésence interspecifique.
La description d'une vingtaine de singes capucins fréquentant la forêt du jardin botanique de Rio de Janeiro les place tels les personnages d'un spectacle de la nature. De sa position d'observateur, Zaven Paré ne retient que quelques scènes uniques ou qui se répètent dans cette société de singes : le comportement d'un jeune ; un banquet ; l'occasion où le groupe trouve des noix, ou l'achèvement d'une journée. Successivement, il s'agit d'une scène d'apprentissage, d'une scène de partage, de la répétition d'un geste ou de comportements de détachement.
La valorisation morphologique dans une dynamique vivante des ébats de ces singes permet d'envisager la notion de construction de rapports de jeux. Ainsi, des singes en liberté jusqu'à la transposition de leurs comportements au théâtre, des analogies proposent une suite de comportements remis en question selon les interactions dans différents contextes.
À travers des expériences de pensée empruntées à l'un des personnages de Coetzee et se référant aux didascalies de pièces de Beckett, cette étude tente de mettre en perspective l'analyse des comportements de primates. L'auteur interroge les biais d'interprétation des dispositifs d'expérimentation et de spectacle, pour poser le singe et le robot comme deux spécimens aux antipodes, dont le spectacle anthropomorphique serait susceptible d'être repensé.
Spécialiste de théâtre et de robotique, Zaven Paré revient sur la pièce Au fond de la forêt du dramaturge Hirata Oriza, dont le récit se déroule parmi les bonobos et avec deux humanoïdes. Les humains y apparaissent piégés entre deux ébauches qui font apparaître de possibles convergences entre singes, acteurs et robots. -
Deux entretiens dans lesquels Carmelo Bene expose sa méthode de travail et ses idées sur la télévision et ouvre une réflexion sur les liens entre avant-gardisme artistique et diffusion de masse. Au croisement des arts, l'oeuvre de Carmelo Bene - acteur, auteur et metteur en scène, pour le théâtre, le cinéma et la télévision, mais aussi romancier et poète - remet systématiquement en question le langage artistique avec lequel il s'exprime. Ni captations de spectacles théâtraux, ni adaptations cinématographiques, ses réalisations pour le petit écran explorent les possibilités techniques et esthétiques offertes par le médium télévisé.
Ce volume réunit deux entretiens, respectivement avec les critiques Italo Moscati et Maurizio Grande, publiés au moment de la diffusion du Hamlet télévisé de Carmelo Bene (1978). L'artiste y expose sa méthode de travail et ses idées sur la télévision, ce « médium innocent aux possibilités puissantes, inexplorées ». Relues à l'ère d'Internet, ses réflexions invitent à penser les liens entre spectacle vivant et petit(s) écran(s), mais aussi entre nouveautés technologiques et recherche esthétique, entre avant-gardisme artistique et diffusion de masse.